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Sébastien en Chine 劉子劍在中國
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7 septembre 2010

Dans les Trois Gorges, le cinquième jour

Le soir, je suis monte dans mon train pour Jinan. Chongqing est situe a l’ouest de la Chine juste a l’entree du Sichuan. Cette region n’est pas riche, les gens pauvres sont nombreux et les etrangers tres rares. Je fus donc devisage dans le train des mon entree dans le wagon. Surtout parce que je partageais ma banquette avec quatre mingongs : des travailleurs de la campagne. Je posais mon dictionnaire sur la tablette ce qui signifie “je sais parler chinois attention !” et mes graines de tournesol, mon verre thermos rempli de the… Le wagon est comme une grande piece a vivre en Chine. Un voyage de trente heures ne peut pas se passer dans le silence comme dans un TGV francais… ce serait psychologiquement insoutenable et malsain… Les gens jouent aux cartes aux echecs et comme lors du voyage de depart, je discute avec des gens pour passer le temps. A ma droite est assis un jeune, nous avons le meme age, mais pas la meme nationalite ni la meme vie. Moi je suis Francais, etudiant international, lui Chinois, ouvrier en batiment. Mais il ne le dira pas de sa propre bouche. En face ce doit etre son cousin et a cote de celui-ci un homme du village qui les emmene eux et quelques autres travailler dans les grandes villes.

 

Notre train prend la direction du nord et j’en deduis que demain nous ferons une halte a Xian. Les voyageurs sont pour la plupart des gens de la campagne et ils crachent sur le sol du train comme ils le feraient sur le sol de leur cour chez eux. Le serveur du wagon passe la serpilliere toutes les heures pour essuyer les crachats. Le soir notre monsieur de la campagne ne supportant plus la durete de la banquette se glissera dessous pour dormir sur mon sac de vivres. J’entendrais un horrible raclement de gorge et le lendemain matin apres qu’il ait quitte le wagon decouvrirai ce que je n’ai pas besoin de vous decrire…

 

La nuit fut courte et inconfortable sur cette banquette ou nous etions quatre au lieu de trois… J’ai dormi les pieds recroquevilles sur la banquette la tete dans les epaules, mon voisin s’est affale sur mon epaule droite… les lumieres restent allumees toute la nuit pour prevenir les eventuels voleurs et permettent aux personnes qui descendent en route de descendre sans se prendre les pieds dans les gens etendus dans le couloir.

 

Au lever du jour notre train roulait entre deux montagnes et peu de temps apres il entra dans la plaine de Xian. Vaste etendue herbeuse couverte de brume blanche entre les montagnes. Sur le bord de la voie etaient regroupes de petits villages dont les maisons si proches les unes des autres semblent se tenir chaud pendant la nuit comme nous dans le train. Le train s’arrete en gare de Xian et nos ouvriers descendent charges comme des mules avec des ballots.

 

Le reste du voyage nous fera voir les maison troglodytes de Luoyang, l’ancienne capitale Kaifeng. C’est un de ces voyages qui ne se comptent pas en kilometres mais en temps entre les villes-etapes. J’ai eu peur en voyant un train venant d’Urumqi rempli de ouigours qui venaient de faire certainement plus de quatre jours de train dans des conditions pires que les notres. Leur train etait vert, les plus anciens trains chinois, les plus vetustes, sans climatisation ni chauffage, ceux dont le samovar est encore chauffe au charbon… Nous avons meme croise une enorme locomotive a vapeur sur la voie de Luoyang a Kaifeng. Notre passage a Zhengzhou dans le Henan nous indiqua qu’il ne restait que deux heures de voyage avant Jinan. J’ecoutais tout mon repertoire du MP3 pour tuer les kilometres tellement les paysages apres Kaifeng sont monotones. Mais j’ai quand meme trouve interessant de voir la recolte de l’ail au bord de la voie par les paysans qui levaient le nez pour voir defiler le convoi de notre train.

 

A la nuit tombee il ne restait plus beaucoup de passagers dans le wagon et j’entamais la discussion avec un entrepreneur immobilier du Sichuan se rendant a Qingdao au bord de la mer pour voir un ouvrage de son entreprise. Il repartait dans la direction inverse le lendemain soir. Nous apprenons que le train arrivera avec deux heures de retard a Jinan. Les derniers kilometres sont ponctues des indications des voyageurs de la banquette d’en face qui scrutent les gares. Taian, plus qu’une heure ! On sent comme une sorte d’excitation parmi les derniers voyageurs… Une dame est furieuse d’avoir rate son rapide pour Pekin. D’autres s’inquietent d’ou dormir. Moi je pense a rentrer a l’appartement ou demain matin je reverrai Wang Chen, Marie et Jeanne. Demain je n’irai pas en cours, mais j’irai voir Marie pour lui raconter mon periple dans les Trois Gorges c’est sur…

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