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Sébastien en Chine 劉子劍在中國
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20 avril 2009

La nuit, à la portée des bruits...

Il est des soirs ou rien ne vous amene a dormir et ou dormir ne sert de rien. Le calme se pose et vous submerge, la nuit s’allonge et le temps semble l’elargir en un immense mouvement noir d’encre sans reflets…

 

Je sens cette immensite grandir en moi depuis le fond de mon etre et s’emparer de chaque endroit de mon corps. Elle devient la cloche resonnant tous les sons de l’univers. Je ne parle plus, je ne pense pas, je ne crois plus, je suis dans l’ivresse du mouvement.. Comme si de chaque petit trou de ma peau coulait le liquide noire et gluant qui forme des signes sur ces feuilles.

 

Mais parfois je doute. Je me sens une feuille, fouettee par le vent. Froisse par des mains invisibles. La face de mon corps est trop translucide.

 

Il n’y a pas de racines pour me retenir. Les racines ont ete arrachees deja longtemps. Je n’y crois plus, je n’y retourne plus parce qu’elles n’existent plus… Lentement, elles ont pourries et sont devenus molles, jusqu’a se meler a la terre et disparaitre enfin… Il n’en reste que des images qui deviennent de plus en plus legeres et qui finissent par virevolter au dessus de tout ca…

 

Puis le soleil du crepuscule d’automne se glissa vers moi un soir. Et je veux le suivre jusqu’a la ligne de l’horizon. Sur l’autre face du monde. Derriere moi, le vent soufflant me pousse a voler, a m’envoler…

 

La force de vivre m’a pris au cou. Je sens sa poignee me serrer vivement encore. Je suis attache a ce souffle jusqu’au dernier. Quand un instant on voit la lumiere, la verite qui nous effleure sans ombre alors on se sent etre enfin.

 

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